Bonnet pour fumeurs

juin 2022

Bonnet pour fumeurs

La grande importance du tabagisme au XIXe siècle se reflète dans les pipes à tabac exubérantes qui ont été fabriquées à cette époque. Mais la culture du tabagisme allait plus loin. Certains nicotinistes achetaient même un costume pour souligner l'atmosphère exotique de leur hobby, mais aussi pour des raisons pratiques. À la maison, il n'était pas nécessaire d'être habillé de manière aussi formelle et on utilisait donc une longue robe de chambre brodée. Un chapeau de velours plat et cylindrique complétait cette tenue. Tout ce velours absorbait la nicotine de la pipe et, plus tard, du cigare. Pendant le dîner, on portait un costume dite smoking, mais à l’époque dinner jacket, un costume habillé avec un nœud blanc. Pour boire un cognac et fumer, les messieurs se rendaient dans la bibliothèque, la salle de billard ou le fumoir, tandis que les dames se retiraient dans le salon pour prendre une tasse de thé. Les hommes remplaçaient alors leur dinner jacket par une veste courte en velours, proprement dite « smoking » et mettaient leur bonnet de fumeur. Ils savourent leur pipe, leur cigare, leur cognac et leurs conversations. À la fin de la soirée, ils changeaient à nouveau de veste pour que les dames ne soient pas gênées par l'épaisse fumée de tabac qui entourait les hommes. La tenue des fumeurs avait donc une fonction utile. La bonnet de fumeur, ou  la calotte en français, est donc un chapeau spécial de forme cylindrique avec un sommet aplati et un grand pompon suspendu à un bouton décoratif. Il s'agit d'un dérivé du fez turc. L'importance du tabagisme au dix-neuvième siècle se reflète dans le fait que les chapeaux sont pourvus de magnifiques broderies aux innombrables couleurs sur tout le pourtour. Le fait que ces chapeaux étaient très appréciés se reflète dans la boîte à chapeaux en cuir spéciale dans laquelle ils étaient livrés pour être transportés et conservés. Le fait qu'une seule boîte à chapeau porte les initiales de son propriétaire prouve que ces boîtes étaient si courantes qu'il fallait les distinguer les unes des autres dans les lieux publics. Apparemment, elles étaient portées non seulement dans l'intimité de la maison, mais aussi dans les sociétés. Au club des gentlemen, il pouvait y avoir une douzaine de boîtes sur le portemanteau.

Amsterdam Pipe Museum APM 24.490a

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