Du nord froid
octobre 2021
La culture des Inuits d'Alaska est caractérisée par la rareté et la simplicité. Il s'agit d'un peuple qui possède peu de biens matériels et qui, en raison du climat, doit se passer de beaucoup de choses. Fumer la pipe est un passe-temps agréable en Alaska, même si cela a longtemps été un luxe. Le tabac étant importé, il était rare et utilisé avec parcimonie. C'est également le cas des pipes à tabac des Inuits. Elles se distinguent par leur petit fourneau qui est toujours entouré d'un disque. Lors du remplissage et du nettoyage de la pipe, ce disque permet d'éviter que les miettes de tabac ne tombent et ne se perdent. Après avoir fumé, les cendres sont même tamisées sur les fils de tabac utilisables. La conception de cette pipe en bois simple est empruntée aux homologues en défense de morse. Dans ce prototype, un fourneau séparé est placé sur un morceau de dent qui sert de tuyau. La partie la plus épaisse de la dent se trouve sous le fourneau, la dent se dirige vers l'embouchure, tout à fait dans sa forme naturelle. La courbure légèrement ascendante du tuyau s'inspire donc également de la forme courbée de la défense de morse. Cette forme stéréotypée est restée inchangée sur cet exemplaire en bois. Le fourneau lui-même ne pouvait pas être en bois, c'est le fer forgé qui a été choisi. Cette pièce a été fabriquée par un forgeron local, peut-être même pas en Alaska, mais plus loin. Le fourneau en métal est fixé au tuyau par une simple couture en cuir. Le perçage de la tige était une question distincte. Cela se faisait par les deux extrémités, à mi-hauteur de la tige, là où les deux tubes à fumée se rejoignent, il y a même une ouverture, scellée par un couvercle en bois. Sous le fourneau se trouve un bouchon en bois qui ferme l'extrémité du tube à fumée. En retirant ces deux pièces de bois, le fumeur a pu nettoyer correctement sa pipe. L'embout en os s'est perdu avec le temps. D'apparence simple, il s'agit d'un bel ustensile de fumage ethnographique.
Amsterdam Pipe Museum APM 24.295
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